A bien y regarder, l’École des Roches a ce point commun avec les maisons de famille, de vivre avec des rituels établis dans le temps. Comme dans ces villas du bord de mer, dans celles blotties au cœur de nos campagnes, ou perchées dans des montagnes frontières, il n’est plus question quand on s’y retrouve, d’égoïsme, mais de partage, de solitude mais de solidarité, d’ennui mais de curiosité.

A la Fête de l’École, les générations une fois de plus mélangées, ont échangé avec aisance, s’opposant parfois, mais irrémédiablement soudées sur un territoire commun, par des histoires, des légendes, et des personnalités, piliers indestructibles de leur existence.

L’École des Roches est donc une immense maison de famille et l’a montré lors de sa fête annuelle le 10 juin dernier. A leur arrivée, les Ancien(ne)s ont retrouvé une atmosphère, des arbres plus étoffés, des bâtiments rénovés sans avoir perdu leur âme et des fulgurances de leur jeunesse. Ils ont vu, défiler en uniforme, comme à « leur époque », des enfants et des adolescents garçons ou filles, venus écouter sur le stade les discours des profs et des anciens.

 
Nul doute qu’Edmond Demolins aurait aimé cette cérémonie. Applaudir les élèves des Pins, du Vallon, de la Prairie, des Sablons, du Coteau et de Maslacq, fiers d’afficher comme les générations précédentes, leur « house pride ». S’enorgueillir de la présence aux premiers rangs de l’AERN, et de la nomination des capitaines. Du rappel des valeurs rocheuses inchangées depuis 124 ans, portées plus que jamais par des élèves sans distinction d'origine, de couleur de peau ou de religion.

Seuls les drapeaux flottant le long de la grande route (autrefois nationale aujourd'hui départementale) l’auraient peut-être étonné. Demolins s’attendait-il à ce qu’un jour, autant d’élèves venus du monde entier soient les futurs ambassadeurs de son « Bien armé pour la vie » ?  Pas sûr. Mais tous ses élèves croisés affichaient la même certitude. « Nous faisons partie d’une École à nulle autre pareille, qui nous a marqués, nous marque, et qui nous marquera pour la vie». 

Lors du déjeuner sous les parasols, il fallait entendre le brouhaha. Chacun y allait de son histoire, de son arrivée parfois boudeuse à l’École, mais de son départ toujours triste pour replonger dans la vraie vie. De sa nostalgie des années plus tard, de retrouvailles « comme si c’était hier », mais les cheveux blanchis. Et tout le monde de saluer des professeurs disparus au souvenir soudain réanimé, de raconter des exploits enjolivées par l’enthousiasme, et des baccalauréats gagnés comme autant de croisades.

De retour chez nous, il est plus important que jamais comme l’aurait dit John Kennedy, de « ne pas nous demander ce que l’École des Roches a fait pour nous, mais ce que nous pouvons faire pour elle ». 

Olivier Michel Pins 71-74

Secrétaire Général de l'AERN

Discours du Président de l'AERN
Kamran Khosrovani
Vallon : 1967 - 1972

Discours du Capitaine d'École 2022
Sidick Coulibaly

Coteau : 2018 - 2022

Discours du Responsable ER de l'Internat
Yan Sallé
2001 - 2023